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Verdon
"Tom et je ris"
Copyright Pehuen Grotti

GMHM

1 nov. 2016

Expé Pérou 2016


Arete sommitale de la Siula - 6300m

Laguna Siula - Camp de base - 4300m

SPHINX

En guise d’acclimatation nous partons tout d’abord grimper au Sphinx. Ce lieu magique et bien connu des grimpeurs possède toutes les caractéristiques de l’acclimatation ludique. La qualité du granit tout d’abord, les conditions météo ensuite, et pour finir peu de risques objectifs. C’est ainsi en baskets que s’aborde cette belle paroi. Nous décidons de grimper la voie « Papas Rellenas », une ligne d'artif logique qui devrait pouvoir jouer en libre. Nous n’avons pas éplucher les 20 derniers numéros de l’AAJ pour savoir si des grimpeurs l’avaient déjà « jaunie »... Le challenge du libre restera entier pour nous, que cela soit la première fois ou la cinquième répétition dans ce style. Il nous faudra sortir nos plus beaux verrous et surtout, tenir bon pour résister à la tentation, souvent alléchante, de se vacher au point.
Nous nous lançons pour trois jours, armés de notre portaledge et de 15 litres d’eau. La face est exposée Nord-Est, il est donc possible de grimper une bonne partie de la journée sous le soleil. Le granit est particulièrement solide et adhérent, ce qui transforme une acclimatation (étape souvent monotone) en jeu passionnant. Ce 29 Juillet, je grimpe les sept premières longueurs de la voie devant. Pour réaliser la longueur clé du jour, il me faudra tout d’abord la franchir en artif. La pose de quelques pitons rend l’escalade moins exposée. Didier me redescend au relais, d’où nous tirons la corde pour un essai « Pink Point » comme on le qualifie Outre Manche! Je passe limite dans cette longueur déjà libérée à 7b par nos prédécesseurs. La suite est plus classique pour quelques longueurs. La fatigue pointe néanmoins son nez au pied de la huitième longueur. Le hissage de nos 40 kilos et le taux de globules encore un peu faible pour ces altitudes m’a entamé. Didier passe devant pour une longueur de 6c d’une quarantaine de mètres. Il a lui aussi grimpé la voie en libre jusqu’à présent et tente du mieux qu’il peut la libération à vue de son problème du moment. La difficulté à se protéger mêlée à la raideur de la longueur le forcent finalement à franchir un surplomb en artif. Dommage. 
Le jeu est assez grisant tout de même, mais l’erreur peut être sanctionnée par une lourde chute… Lourde en conséquences tout du moins. Cette voie, bien que motivante en libre, n’en reste pas moins un objectif largement secondaire pour notre expé, le morceau de choix étant situé en Cordillère Huayhuash. En même temps les difficultés sont souvent difficiles à estimer, et engager pour quelques mètres dans une section mal commode peut permettre de faire la croix… Mais choisir c’est éliminer! Le recours à la grimpe en artificielle est souvent une sage solution dans ces contrées où le secours helitreuillé en paroi est une douce utopie. 
Je l’assure donc pour la suite de la longueur avec un peu moins d’attention, d’un coup la vitesse de progression a chuté et l’engagement a sérieusement diminué. Je profite donc de la vue hallucinante sur les Huandoy et sur la Laguna Paron. Le soleil a tourné et l’atmosphère des lieux est devenue plus minérale. Après une journée d’activité incessante, l’inactivité du relais me parait bien rafraichissante. 
Sans crier gare, la situation change en une seconde du tout au tout. Un des microfriends sur lequel il était pendu et qu’il utilisait pour progresser lui a violemment sauté au visage. Il me crie que ces incisives sont cassées. Le stress de la violente douleur à venir nous paralyse quelques secondes… Mais cette courte attente ne débouche sur aucun hurlement, aucun jaillissement de sang! Je mouline Didier au relais. Son petit air de Vanessa Paradis me détend. Le coups de fil au docteur nous permet de conclure. La situation, bien que stressante, est bénigne. L’émail est simplement fissuré sur une partie n’atteignant pas le nerf de la dent. On peut continuer à grimper.
Cet épisode nous permet seulement de prendre conscience, si cela était nécessaire, que l’engagement en expédition n’est pas le même que dans le massif du Mont Blanc qui nous sert habituellement de terrain d’entraînement. Mais cette situation laisse aussi quelques graines à germer concernant la suite de notre expédition. C’est un bon moyen de réfléchir concrètement à la façon d’appréhender un accident. Si cela devait nous arriver quand nous serons engagés dans la vaste Face Est de la Siula Grande, il nous faut en discuter avant. Même si la situation d’un accident en haute montagne est toujours largement plus compliquée que celle envisagée, c’est surtout l’occasion d’avoir le coeur net sur nos façons d’appréhender le risque, lui et moi. Si nous décidons de nous lancer dans un projet d’expédition ensemble, il parait cohérent que nous soyons sur la même longueur d’onde en terme d’engagement. Mais un petit échange à ce sujet n’est jamais de trop!
Encore sous le choc de l’émotion, Didier reste au relais pendant que je grimpe ce 6c des plus retords. La longueur suivante est une belle fissure à main puis une autre, plus engagée, sous un toit. Je ne parviens pas à la grimper en libre. Le soir approche et nous montons notre portaledge au sommet d’une longueur qui me parait bien trop difficile. Cette traversée sous un toit fissuré doit taper dans le haut du septième degré, les pieds à plat dans un dalle bien lisse…


La longueur cruxiale

Nous dinons devant un panorama grandiose, assis sur notre portaledge. Le plaisir de sentir l’acide lactique couler dans les bras, motivation primaire de l'escalade, remplace vite nos doutes. Bercés par l’endorphine d’une belle journée d’escalade aventureuse, nous sombrons après avoir englouti deux grands lyophilisés.

Réveil du deuxième jour

Le lendemain, ce n’est qu’avec le soleil que nous reprenons l’escalade, d’abord en douceur. Je me fais mouliner à la verticale de notre bivouac jusqu’au relais précédent. Il y a là une variante bien plus facile, en sixième degré, pour rejoindre les deux relais. Une dalle parfaitement fissurée que je n'avais pas repéré la veille s’offre aux verrous de main. Elle me permet de continuer l’escalade en libre. 

La longueur cachée pour continuer la voie en libre - matin du deuxième jour

Didier repart en artif dans la longueur qui surplombe notre bivouac : Un 6c+ qui a l’air bien bloc. 
Nous avons bien fait de continuer à grimper. Il n’a eu aucune douleur et sa dent semble parfaitement affutée pour attaquer les grands poulets rôtis que nous nous offrirons à Huaraz pour nous remettre de notre belle acclimatation. Mais pour l’instant, il reste encore trois longueurs difficiles à libérer. 

Didier en artif dans la longueur en 6c+ au dessus de notre premier bivouac

Didier se charge des plus rudes en artif ce qui me permet de les libérer en second. Cette technique permet à un seul membre de la cordée d’enchainer la voie, mais c’est un travail d’équipe appréciable qui nous permet de trouver une cohésion pour les semaines à venir. Ces semaines, nous les passeront majoritairement tous les deux, face à nos doutes et à nos caractères bien différents. C’est en ce sens un bon test pour concevoir la suite et rectifier le tir si cela s’avère nécessaire.

Un magnifique 6b de transition le second jour - photo did jourdain

Trois longueurs, oscillant entre 7a et 7b, restent à grimper pour s’octroyer la voie en libre. Encore une fois il s’agit de rester bien focalisé sur chaque verrous, chaque prise, et trouver rapidement une solution quand les bouteilles commencent à monter. Il n’y aura pas deux essais, il commence déjà à être tard et le dièdre que nous grimpons est à l’ombre depuis trop longtemps. 

Didier en second dans la magnifique longueur de 6b

Cette expérience de la grimpe en grande voie, avec l’envie de tout grimper en libre, oblige a se détacher de ce qui a déjà été fait pour ne se concentrer que sur les mouvements du moment. Et si la situation devient compliquée, se convaincre que c’est bien ces mêmes situations difficiles qu’on recherche en escalade. Ce n’est pas qu’une question de réussite ou d’échec comme on veut souvent le voir. On grimpe pour le plaisir d’avancer, de forcer, de souffrir, pas pour le plaisir de réussir. Une fois qu’on en a bien conscience, il est beaucoup plus facile de se lancer dans une longueur dure, d’engager des mouvements qui ne se désescaladeront pas et de vivre l’apprentissage que nous offre une paroi. Il s’agit donc de remettre en jeu à chaque seconde l’enchainement intégral.  En oubliant le contexte, il est beaucoup plus facile de grimper l’esprit léger. Si on se projette déjà en haut, avec la voie en poche, l'escalade est entravée. De même le plaisir disparaît sous les coups répétés de notre Ego qui veut tout contrôler, et qui anticipe déjà la réussite ou l'échec de l'entreprise. Et cette attitude entrave immanquablement l’escalade, c’est un frein énorme. Il est si grisant de vivre l’ascension sans la concevoir en terme de réussite ou d’échec mais en terme de progression. Bien sûr cela n’empêche pas d’avoir des objectifs précis et qui sont exigeants à notre niveau, mais cela permet de prendre plus de plaisir dans la gestuel et dans l’effort.
Notre second bivouac est ainsi atteint au terme d’une escalade pleine d’équilibre et de prises de risque quant à sa libération. Il s’avère que cette fois, j’ai pu grimper en libre. C’est agréable de vivre les deux aspects de la grimpe à savoir l’esprit de cordée, mais aussi la grimpe égoïste, où on peut se pousser et se tester. Tester sa vraie motivation pour l’escalade, quand les prises sont dans le mauvais sens et que la limite entre tomber ou continuer la progression est fine. C’est véritablement à ce moment qu’on peut se rendre compte de ce pourquoi on aime grimper. Quand on a réussi pour un court instant à ne plus penser en terme de réussite ou d’échec mais simplement en terme d’apprentissage et du plaisir de l’effort qu’offre l’escalade.

Didier en artif dans une des longueurs raides du haut de la face

Le troisième jour, l'escalade change radicalement, la face se couche et le second de cordée doit porter le lourd sac de hissage rempli de nos duvets et du portaledge. Le sommet du Sphinx offre une belle vue sur les collines et les villages alentours. Sa descente rapide permet de vivre le sommet sans l’appréhension habituel d’un sommet alpin où la descente est souvent ponctuée de nombreux rappels ou d’une succession de passages exposée qui constituent à elle seule une course à part entière. 

Vue depuis le sommet du Sphinx sur la Laguna Paron et sa moraine ubuesque!

Ici, en trois rappels et la descente d’un sentier bien marqué, nous sommes devant une tasse de thé fumant. Notre cuisinier nous a d’ailleurs soigné en nous préparant un festin. De quoi récupérer avant la suivante. 

Pablo nous a préparé un festin! Derrière ce sont les Huandoy...

Le temps est au beau fixe, nous en profitons, avant de rejoindre Huaraz, de grimper une seconde voie, à la journée cette fois ci, dans la face NE. « Los checos banditos »  est à ce sujet une très belle voie de granit, sur un rocher plus compact et où l’équipement en pitons à expansion est plus important. Quelques photos de cette belle voie : 











NEVADO COPA

La suite de notre acclimatation est plus classique. Nous passerons une semaine à escalader en petits paliers le Nevado Copa. 

De belles montagnes vues depuis notre bivouac à 5800m
Didier le jour du sommet de notre phase finale d'acclimatation - 6200m

Le Nevado Copa et sa voie normale le long de l'arête 

Entre deux nuits à 5800 mètres, nous pousserons jusqu'à la cime de ce beau sommet neigeux. Cette dernière étape nous permet de nous lancer sereinement vers la Cordillère Huayhuash et le Face Est de la Siula Grande (6344m) que nous voulons ouvrir.
Scènes de vie au village lors de notre retour du Copa


A la Union - Gros orage et pneu crevé

SIULA GRANDE



Ce projet a été présenté au Groupe par Didier Jourdain. Il avait grimpé en Cordillère Huayhuash en 2003 et pensait que la qualité du rocher permettrait d'ouvrir cette Face Est de la Siula Grande. Après de plus amples recherches, nous ne trouvons toujours aucune trace de tentatives sur ce versant.

Nous sommes très motivés par le projet, le fait de grimper à deux n'y est pas pour rien. Habituellement nous sommes quatre lorsque nous grimpons en expédition avec le GMHM sur des sommet en Himalaya. Ici, l'altitude étant plus raisonnable, se lancer à deux dans l'inconnu d'une voie rocheuse me démange. En effet, l'engagement que cela génère me motive et c'est surtout une étape importante que je souhaite franchir dans ma vie de grimpeur. A deux, il faut parvenir à faire un tri important entre ce que l'autre peut nous apporter et ce que nous pouvons amener nous même à la cordée. Que ce soit en terme d'expérience, d'aptitudes physiques ou techniques, mais aussi en terme de doutes et de peurs. 


Nous avons dix ans d'écart et une pratique de la montagne différente. Didier est plus expérimenté, cela fait dix ans qu'il travaille au GMHM. A ce titre il a été amené à grimper dans une vingtaine d'expéditions très variées. Pour ma part, je n'ai fait que quelques expéditions, néanmoins j'ai une bonne expérience du terrain alpin et je suis plus rapide en escalade rocheuse. Cela doit nous permettre de pouvoir nous associer pour tenter les 1400 mètres d'inconnu que génère la Face que nous convoitons. Nous pourrons ainsi nous reposer sur les qualités de l'autre lorsque cela sera nécessaire et apporter notre savoir faire le reste du temps.
Un premier repérage nous permet de nous faire une idée de la voie à suivre. Nous remarquons que le bas de la première facette rocheuse, haute de 800 mètres, est défendu par des séracs. Il nous faudra donc traverser le glacier jusqu'au point le plus bas de la montagne, seul point à l'abri de cette menace.
L'inconnue du glacier me stresse. Néanmoins, lors du portage que nous effectuons au pied de la paroi, nous fanchissons cette étape sans encombre. Seuls les derniers mètres proposent un glacier tourmenté, mais pas insurmontable.
Nous réalisons une première tentative le 21 Aout. Après trois longueurs, une perturbation nous bloque. La neige colle sur le calcaire vertical. En quelques heures la face est impraticable et ce jusqu'au retour du beau temps. Nous passons une nuit 100 mètres au dessus de la rimaye, puis nous redescendons au camp de base le lendemain.

Le véritable départ est fixé le 24 Aout. Le créneau semble se confirmer pour cinq jours. C'est le temps que nous avions imaginé être nécessaire pour réaliser l'aller-retour au sommet. Nous repartons et nous lançons cette fois sous un ciel parfait dans l'ascension de la base de la paroi. Les longueurs se succèdent sur un rocher particulièrement sculpté et facile à protéger. La raideur des lieux nous réserve une belle escalade technique sur un calcaire adhérent.


Après deux longueurs de glace, nous arrivons sur une sorte de grande casquette de neige au pied de laquelle nous passons la nuit. C'est le lieu idéal pour observer la suite de l'ascension. Une ligne semble se dessiner sur la partie droite de la paroi et nous prenons le parti de la suivre.

Le lendemain, pour quelques longueurs, les dalles se couchent légèrement et le rocher devient moins bon. Il est plus compliqué de faire relais et nous passons beaucoup de temps à trouver un emplacement où nous pouvons planter deux pitons suffisamment solides. Au dessus, les fissures semblent disparaître et la falaise se redresse. Nous doutons du chemin à suivre, d'autant plus que nous n'avons pas emporté de spits, ce qui nous oblige à trouver des fissures suffisamment profondes pour nous assurer. Sans elles il ne nous sera pas possible de continuer l'ascension.



Fort heureusement notre intuition est la bonne et nous trouvons un système de fissures qui connecte jusqu'à l'arête sommitale. Nous bivouaquons le 25 Aout à 5600 mètres, après avoir grimpé ce jour là une dizaine de longueurs variées, de la dalle exposée à la raide fissure facilement protégeable. Notre emplacement se situe une centaine de mètres sous le sommet du pilier. Ce dernier est la porte d'accès à la grande arête Sud Est, encore vierge, de la Siula Grande. Cette arête de neige et de glace d'environ 700 mètres ne semble pas présenter de grandes difficultés. Néanmoins, il est difficile de savoir si le sommet de notre pilier communiquera facilement avec cette seconde partie. Malgré nos observations préalables nous n'avons pas la réponse et les arêtes cornichées des Andes ne sont jamais évidentes à grimper... Le grésil nous surprend alors que nous terrassons nos deux mètres carrés réglementaires.







Le 26 Aout nous nous levons à l'aube pour les dernières longueurs de rocher. Un court rappel en traversée nous permet de rejoindre un second système de fissures continu jusqu'au sommet du pilier. Ces 100 mètres verticaux se résument en une succession de longueurs de 6a/6b parfaites. 



Vers midi nous touchons au but et nous découvrons l'envers du décor. Effectivement, cela ne s'avère pas simple. Nous fixons dans un premier temps les 60 mètres de corde fixe qui nous permettaient jusqu'à présent d'hisser notre sac. Nous descendons des dalles verticales couverte de neige pulvérulentes qui auraient été très problématiques à remonter. 






Après un relais dans la glace, nous tirons un rappel avec les deux cordes qui nous restent jusqu'au col et nous larguons les amarres en direction de l'arête de glace. Un point météo nous indique qu'une perturbation est prévue pour le lendemain soir. Nous décidons donc de monter le plus haut possible en direction du sommet dans le temps qui nous reste. Les conditions de neige ne nous permettent pas de nous protéger idéalement et nous progressons en corde tendue, parfois sans pouvoir mettre de points entre nous. Vers 21h nous atteignons finalement un champignon de neige bien visible depuis le bas de la paroi. Au pied de celui ci nous terrassons une plateforme dans une crevasse et nous sombrons. Il est 23h et nous sommes à 6200 m.

Etant données les prévisions météo, nous partons tôt vers le sommet le lendemain. Nous l'atteignons sans encombres majeures vers 8h, dans un panorama magique.



Malgré la longue descente qu'il nous reste à équiper en rappels, nous profitons de cet instant suspendu et de cette belle ascension que nous avons menée.
Dans quelques minutes nous nous engagerons dans une seconde ascension, vers le bas celle ci, dans laquelle il nous faudra équiper les 1400m de dénivelé de nos trente pitons et coinceurs.

Ce n'est que le lendemain après midi que nous rejoindrons le glacier, puis le camp de base au terme de cinq jours d'effort, de plaisir et de doute sur ce versant vierge d'une des plus célèbre montagne des Andes.



Durant la redescente en rappel Jour 5

Ce n'est que le lendemain après midi que nous rejoindrons le glacier, puis le camp de base au terme de cinq jours d'effort, de plaisir et de doute sur ce versant vierge d'une des plus célèbre montagne des Andes.








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